• Si les titans du metal résistent toujours aussi grandement après leur chute, certaines étoiles naissent toujours de la poussière des plus anciens et des plus grands. Or, bien que certains des grands titans soient toujours là, dans leur ombre, nombreux sont les jeunes étoiles à les suivre dans le plus grand des silences. D’où Peter Crowley. Ce nom est pour moi un des rares espoirs du metal symphonique.

    Peter est un jeune français passionné de symphonies épiques à la Rhapsody (Age d’or de Rhapsody bien sûr, de 1995 à 2006). En tout cas, cela s’entend à ses productions. Précédement, je vous avais parlé du groupe normand Walhällah, et bien sachez que le jeune Crowley a bien plus de mérite que nos braves normands. En effet, après une dizaine d’albums, Peter reste toujours seul à composer. Oui, Peter a déjà une bonne dizaine d’album a son éfigie et il ne peut qu’en être fier. Car il a toujours été seul pour composer. Mais par tous les saints anges ! Comment fait-il ? Me demanderiez-vous ! Et bien tout simplement avec sa guitare et quelques logiciels informatiques de pros ! Et oui, là où est la force de Walhällah est que ce jeune groupe utilise de vrais instruments pour toutes leurs compositions, et de plus, il y a un esprit de groupe, une famille ! Mais Peter est seul, trop seul ! C’est là que ça ne va pas mais à la fois que tout va bien. Car seul, Peter est totalement libre de réaliser ce qu’il désire, et c’est ici que notre art, nos rêves, se déchaînent le plus en toute beauté ! Car la musique de Peter est unique, de la façon dont elle nous emporte, c’est assez spectaculaire. Mais il y a un hic : Presque personne ne le suit, personne ne l’écoute. Quand je vois le peu de nombre de vue sur sa chaîne youtube, je me dis que c’est un drame. Un jeune Luca Turilli tente de se faire connaître, mais il n’y parvient pas. C’est là aussi que Walhällah est plus fort. Car ce groupe sait très bien se faire connaître jusqu’à passer à la radio ! A présent, il est temps que je vous présente un peu l’univers de ce futur grand du metal symphonique !

    Inspiré des grands du metal symphonique (Rhapsody, Nightwish, Epica, Fairyland…) Peter a créé son propre univers sur lequel il nous conte sa propre saga. The dragon Sword Saga ! Oh Oh ! Qui n’a pas vu la belle référence à notre très chère Sir Luca Turilli ? Ou alors c’est encore moi qui vois du Luca un peu partout ! BREF ! J’ai découvert ce petit gaillard avec son bijou Symphony of Fantasy qui est une pure tuerie. Peter maîtrise parfaitement bien les logiciels et nous nous retrouvons bluffé par le résultat. EPIQUE ! Il n’existe pas d’autres mots pour mieux décrire ce son spectaculaire de 20 minutes !

    The Dragon Sword Saga – Part I :
    Secret of The Lost Book

    Mais, commençons par le commencement je vous prie ! Car si Rhapsody est né avec Land of Immortals, Peter lui est né comme un coup de tonnerre avec la saga de l’Epée Dragon. Le premier chapitre étant intitulé « Secret of the Lost Book » qui initie la saga. Déjà, rien que l’intro nous coupe le souffle. Prouvant qu’avec peu de moyens, nous sommes capables de grandes choses. Même si la qualité de la voix est dérisoire jusqu’à en devenir pathétique à certains moments de l’album, elle accentue ce côté mystérieux et épique, mais surtout le suspens qui domine l’histoire. Oui, j’ai bien dit histoire ! Car cette saga est lié à un conte narré par le ménestrel Kartanel qui, au fur et à mesure des musiques, nous les décrits comme chaque chapitre d’un livre. Musicalement, c’est grandiose, la théâtralité y est omniprésente et grandement alléchante, si bien maîtrisé. Peter sait trop bien ce qu’il fait ! Les bruitages, les sons, les hurlements de dragons sont tout simplement prodigieux et rendent l’album encore plus vivant. Peter nous fait clairement comprendre que ce n’est pas qu’un simple album que l’on écoute, mais véritablement une histoire qui nous plonge dans ce majestueux monde. Pour finir, on retrouve deux excellents clins d’œil à Rhapsody, Un peu de Symphony of Enchanted Land avec Light Fortress, et pour bien finir l’album en beauté, The Cold Embrace Of Fear avec le titre final donnant titre à l’album, Secret of the Lost Book.

    The Dragon Sword Saga – Part II :
    The Temple of Dream

    Autant j’ai été émerveillé par « Secret of the Lost Book », que la seconde partie m’a en partie déçue, malheureusement. Or, entrons un peu plus dans l’album. Tout d’abord, niveau scénario, c’est vraiment pas mal, il faut le dire, même si nos héros parviennent un peu trop facilement à surpasser ces nombreuses épreuves (pas vraiment de suspens ni de rebondissements, tout ce passe bien), mais il y a quelque chose qui dérange, qui m’a déjà un peu dérangé dans le chapitre précédent : La répétition musicale ! Même Mithrandil finirait par s’ennuyer à l’écoute de cet album car oui, malheureusement, le gros problème est là. « The Temple of Dream » est trop répétitif, on a l’impression d’écouter la même musique sur tout l’album (un peu comme Dragonforce). Mais bien entendu, nous retrouvons avec joie cette même splendide théâtralité qui sauve l’album. Car malgré ce défaut de répétition, l’album reste vraiment un magnifique bijou, beaucoup surprenant que son prédécesseur, mais bien accrocheur, et c’est ça qui compte. En bref, Ce n’est pas un mauvais album ni un superbe album, c’est juste une suite à l’histoire contée par Kartanel qui nous plonge dans ce merveilleux monde, une fois de plus. Je ne reviens pas sur les bruitages qui sont autant bluffant que l’album précédent.

    The Dragon Sword Saga – Part III :
    Deria’s Ring

    Alors là je pleure ! je pleure de joie à l’audition de ce troisième album particulièrement magnifique ! Tout d’abord, on lit le scénario, et la musique nous plonge dans une magnifique histoire d’amour entre la déesse de tout, Deria, et un misérable homme qui semble se laisser emporter par les défauts de sa race pitoyable jusqu’à oublier sa bien-aimé : Et le mariage fut brisé ! Les deux alliances des deux amants respectifs sont jetés dans le monde sous les larmes de la déesse oublié (Clin d’œil à Aenir et Mornir ?). Mais putain cette musique ! Ah enfin ! Peter nous plonge dans une atmosphère plus joyeuse (les héros arrivent enfin dans un village normal, repos et calme pour eux !). Daro’s village est une sublime petite ballade bien joué et si reposante. Et puis, en lisant l’histoire de Kartanel, c’est là qu’on se rend compte à quel point le mariage mots et musique est si impressionnante. Malgré encore ce même problème de répétition et parfois, une utilisation trop abusive et maladroite d’un instrument étrange qui nous gave rapidement, le charme revient très vite pour rattraper le coup et nous replonger au cœur du fantastique. Et puis ce bijou s’achève sur une belle symphonie « Deria’s Ring ». Même si on tombe encore dans la répétition, Peter nous fait partager le combat épique entre Grey et le monstre du marais sur une musique particulièrement bien maîtrisé avec des bruitages superbes. En bref, encore une belle perle qui rattrape les erreurs du précédent chapitre.

    The Dragon Sword Saga – Part IV :
    Power Of The Dark Dragon

    Tout commence avec cette intro étrange et assez angoissante, car si je ne me trompe pas, le mystérieux instrument que j’ai cité un peu plus haut ressemble étrangement à une synthé, ce qui est vraiment insupportable ! Néanmoins, l’album se rattrape très vite avec le titre suivant, « Dragon’s Path » qui nous permet de nous plonger une fois de plus dans l’ambiance de l’histoire racontée. Une musique bien énergique, malgré cet abus de synthé qui brise la crédibilité de l’œuvre. Puis arrive « The Seeker’s Betrayal » qui se voit être un énorme clin d’œil au titre « The betrayal » de Rhapsody (of fire), mais si bien maîtrisé et vraiment agréable à l’écoute. Puis la continuité de cette musique est encore mieux, « Argon, The Bloody Tyrant » est la prolongation directe de « The Seeker’s Betrayal » avec énormément de clin d’œil à Rhapsody sur le côté narratif. Des bons riffs de guitare introduisent ce titre apocalyptique jusqu’à s’écrouler subitement… Avec la réapparition du synthé… « Khor Volcano » arrive et nous avons droit à une bonne musique tout aussi énergique que les précédentes. Mais là vient « Power Of The Dark Dragon », avec une bonne intro plutôt originale de ce qui avait été fait avant, les instruments sont utilisés plus calmement mais étrangement, nous ressentons énormément d’énergie qui s’en dégage. Et enfin, un titre vraiment extraordinaire fait son entrée, « The Mighty Fight Of The Warriors », qui nous propulse véritablement entre ce duel acharné entre Torek et Argon, excellent riffs, jeux d’instruments, et pas trop de synthé. Une musique qui nous plonge dans l’ambiance de l’histoire narrée par Kartanel. Car si je devais choisir un titre pour cet album, il s’agit bien de celui-ci, l’énergie qui s’en dégage est si forte, si vivante qu’elle nous réveille bien durement, bref, quoi de mieux ?

    The Dragon Sword Saga – Part V
    Legend Of The Dragon Sword

    Toute histoire a une fin, et c’est ici que s’achève la saga de l’Epée Dragon. Tout commence avec une belle petite intro « Darkness Call » bien typée médiévale qui nous plonge d’emblée dans cette album… Avant de tourner en rond pendant un petit moment ! Ah ! Merde, dommage, l’album commençait si bien mais le morceau « The Ride Through The Mountains » a vraiment beaucoup de mal à suivre le même bon rythme, au lieu de cela, on a un morceau, sans être mauvais, finit par tourner en rond et devient trop répétitif. Pourtant, l’intro est vraiment intéressante et nous transporte véritablement dans ce magnifique univers. Mais… C’est tout, seul le début du titre mérite sa place sur le podium parmi tout le morceau, et après, je trouve que l’on tourne vraiment trop en rond. Néanmoins, l’utilisation de la flute est extra, vraiment très bien maîtrisé et se retire un peu de la répétition dessinée par le morceau, ajouté à cela, un excellent jeu au synthé, puis le morceau se retrouve sauvé. De plus, avec l’intervention du narrateur un peu avant la fin du morceau, cela marque une bonne pause nécessaire à l’écoute du morceau. Puis une fois que celui-ci à finit son discours, on repart dans la même répétition. Le problème avec ce morceau, qui est bien foutu, il faut l’admettre, c’est que l’abus de répétition (surtout au niveau des solos de guitares) nous donne l’impression que la musique est très longue alors qu’elle ne dure que 6 mn 30, et que malheureusement, on finit par s’ennuyer. Après cela, s’en suit un agréable morceau médiéval intitulé « Deria’s Sea ». Là, je peux vous dire que ce morceau m’a grandement enchanté, il est à la fois reposant, majestueux, grandiose, mais si doux et réussit. Et une fois encore, (à moins que je me trompe sur l’instrument) c’est la flute qui nous plonge dans cette grandiose harmonie. Putain, il assure le petit gaillard, jette un coup d’œil chez Eluveitie, peut-être qu’ils cherchent un vertueux flutiste comme toi, ça devrait leur faire du bien ! Puis arrive « The Gate Of Worlds », un titre plutôt sinistre et assez mystérieux. Cette fois-ci, les solos de guitares sont plutôt bien foutu, mais… Ce putain d’instru foireux au pet de synthé est de retour ! Merde, ça, je pense que je ne m’y habituerais jamais. On a l’impression d’être dans un vieux nanard de science-fiction des années 70 complètement cliché. Mais heureusement, ce titre nous transporte dans une atmosphère particulièrement inquiétante, mais pas inintéressante. Puis vient un petit interlude « Link Of The Unreal » aux influences assez cinématographiques assez sympas (Avec une synthé…). Mais très vite, l’album gagne toute sa splendeur avec l’entrée étonnante du morceau « The Realm Of Souls » dans lequel Peter nous montre tout ce qu’il sait bien faire ! Ce titre est une synthèse de toutes les capacités musicales de Peter, tout comme Rhapsody l’a fait avec « Gargoyles, Angels of Darkness » et « Heroes of Waterfalls’ Kingdom » (qui sont les deux exemples les plus flagrants). Que puis-je dire là-dessus ? A part que ce morceau divisé en trois actes est une pure tuerie musicale ? Un Peter à son sommet, oui, je le dis haut et fort ! Et arrive « The Portal Of Destiny » qui est un morceau plutôt sympa avec de très bonnes sonorités laissant penser à un film, je dirais même que l’on a l’impression d’être dans un film en l’écoutant. C’est un très bon morceau, mais le meilleur reste à venir… Et oui, quoi de mieux pour conclure la saga qu’un titre comme « Legend Of The Dragon Sword » ? Ce long morceau de plus de 24 mn est une réussite totale, un son abouti. L’artiste à son sommet. J’ai déjà évoqué un peu plus haut que « The Realm Of Souls » réunissait tout le savoir-faire de Peter, mais ce dernier morceau va au-delà de cela. Je ne cache que je souriais comme un guignol rien qu’à l’écoute de l’intro qui est d’une perfection sans nom (Pour une personne qui ne croit pas en la perfection, j’admets que là, je suis resté con !). Le plus fascinant reste la façon dont Peter arrive à nous faire aimer sa musique sur presque une demi-heure, et avec des mecs qui parlent et des épées qui se foutent sur la gueule ! Tiens, en parlant d’épée, venons-en au scénario. La fin de l’histoire est tout simplement un énorme clin d’œil à « Power Of The Dragonflame » de nos chers petits italiens. Le mal, possédant l’objet de la quête du héros, se retrouve trahit par son plus fidèle serviteur au moment de la mise à mort du héros et, enfin, tombe avec lui. Le monde est sauvé par une trahison au sein du mal, un mage noir serviteur du tyran Argon ne pouvant plus supporter la vie de monstre qu’il menait a décidé de choisir sa liberté et de forger sa propre histoire guidé par la lumière des anges (ça ne vous rappelle pas quelqu’un ?). Et le final, ce putain de final sublime, grandiose… A en pleurer ! L’histoire se termine avec Grey créant un gigantesque trou noir avalant tout le mal et l’Epée Dragon de façon à ce que plus personne ne puisse renverser le monde. (Et cela nous renvoie bien entendu à la perte de l’Epée D’émeraude dans la mer…) Et surtout, la morale finale tirée de « Gargoyles, Angels Of Darkness » qui achève vraiment bien la saga, et la musique !

    Escapism

    Après cette époustouflante saga de l’Epée Dragon, Peter nous plonge dans un autre univers fortement inspiré de celui de ce vieux con de Thuomas Holopainen. Le jeune artiste s’inspirant du poète déchu. Le concept est assez difficile à saisir (Comme Nightwish), mais il semble se tourner autour de l’enfance (Comme Nightwish), et surtout des rêves et des sentiments que ceux-ci nous procurent (Comme Nightwish). Mais le jeune Peter a encore du talent et il change complètement de style par rapport à la saga de l’Epée dragon. Ici, ses sons sont plus tournés vers le domaine cinématographique et théâtral (Comme Nightwish). Car si Thuomas vend sa musique à Nuclear Blast en ne faisant que de la production pour les petites pétasses de 14 ans tout en gardant la même qualité musicale magnifique, Peter, lui, préfère explorer totalement un tout nouvel horizon que l’on retrouve très bien dans son morceau « White Rose » aux belles influences celtiques. Quant à « Arctic Kingdom » qui se tourne vers une musique plus tourmentée avec de grosses influences théâtrales. Mais à l’inverse de la saga de l’Epée Dragon, les musiques de Escapism se démarquent vraiment les unes aux autres. Mais revenons à « White Rose », je pense que ce titre mérite sa place au sommet du podium parmi tous les autres titres de l’album. Et surtout, le jeu des violons après l’intervention du narrateur est tout simplement jouissive. Dans l’ensemble, « White Rose » est une balade plutôt calme mais si bien orchestrée. Ensuite vient « The Mist Of Dreams », là encore, Peter assure comme un roi au niveau de l’intro (Son gros point fort !) et le son nous plonge directement dans une atmosphère assez inquiétante, sinistre et plutôt pesante. Les jeux au piano sont vraiment intéressants, surtout avec le synthé qui rattrape le coup derrière, un pur plaisir à écouter. Le côté cinématographique de cette musique est vraiment très présent et cela pousse vraiment la titre au niveau du spectaculaire. Puis arrive « Mystic vision » qui suit le même modèle de son prédécesseur tout en se démarquant au niveau de la composition. Puis vient « The Campfire », une très belle petite balade… Que j’ai déjà entendu ailleurs dans la saga de l’Epée Dragon, ou du moins, elle se ressemble vraiment. Mais venons à la suite, avec « The Dream Of A Child » qui se trouve être malheureusement un peu répétitive par rapport aux autres sons précédents, sans forcément qu’elle soit mauvaise, au contraire, elle est vraiment bien réussit. Mais cette fois-ci, celle-ci trouve quelques difficultés à se démarquer de l’album. Curieusement, la fin de ce titre me fait penser à celle de « Song of Myself » de Nightwish. Et l’album se termine sur « Moonlight Eternity ». Bien entendu, une intro d’enfer pour un merveilleux titre. L’instru est vraiment bien foutu, on a un côté assez narratif très intéressant dessinant par la magnifique orchestration de la musique. Bref, un titre grandiose qui conclut merveilleusement bien le concept de l’album : Après la vie, il y a l’éternité !

    Oui, Peter nous vend vraiment du rêve avec cet album fortement inspiré de Nightwish, un album à ne pas manquer qui vaut vraiment le détour. Une très grosse surprise par rapport aux albums précédents, nous prouvant que Peter est capable de tout, comme un vrai artiste !

     

    Site web: http://petercrowley.bandcamp.com/


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  • -Otta-
    Solstafir

    Lorsqu’un esprit avance sur son chemin, sans s’abandonner, sans chuter, sans se remettre en question malgré les incessants obstacles jonchant le sol de la tortueuse route de la vie, il évolue indubitablement. Murir n’a jamais été une vérité psychologique, mais seulement l’aboutissement d’un Voyage Initiatique Spirituel avant tout personnel. Dans le monde des arts - surtout ceux de la musique, de la création plastique (sous toutes formes) et de la littérature – on ne peut fermer les yeux sur l’évolution de tous artistes confondus. Et Solstafir a atteint ce stade d’évolution où sa propre mue l’a transformé en une autre entité spirituelle. L’intimisme d’un leader dans un groupe aide grandement à sa richesse musicale – chose que Nightwish a bien comprit – Mais qu’en est-il de l’intimisme de tous les membres d’un groupe réunie en une œuvre musicale ? Solstafir faisait partie de ces groupes qui nous peignaient dans son passé des fabuleux paysages vikings, mais qui, avec leur dernier opus « Otta », regarde vers l’avant sous une atmosphère nouvelle. La folie d’antan n’est plus, laissant place aux questionnements des limbes du temps écorchant la vie de tous êtres. Ainsi, la mélancolie, la peur, l’évasion prend place au sein de Solstafir. Dans ce dernier opus, tous les éléments traités sur les morceaux sont liés à un même mot maître du jeu : « Otta » qui signifie en islandais « La peur », « La crainte », le tout mêlé à un ancien système de mesure du temps constituant une journée en huit étapes – Un album en huit morceaux.

    Dès le début, « Lagnaetti » démarre au plus calme, nous laissant le temps de nous immerger dans cette nouvelle atmosphère, ambiance glaciale. Car oui, « Lagnaetti » est un morceau glacial, évoquant la solitude, mais aussi la fraicheur matinale. Ce moment où la journée se réveille tout en restant sous le ciel nocturne. Pourtant, « Lagnaetti » s’accélère pour devenir une sorte d’apothéose, il finit par nous réchauffer, pour mieux nous introduire dans ce nouvel paysage musical islandais. Arrive la deuxième partie de la journée islandaise, « Otta », titre éponyme de l’album, mais aussi celui qui lie le désespoir évoqué sur les autres morceaux, et pour définir cela, les instruments jouent parfaitement leur rôle, entre un chant puissant tout en restant calme, exprimant la mélancolie, avec les échos lointains de violons accablant la tristesse, jusqu’à dessiner les brumes islandaises de la tristesse. Mais enfin, le jour se lève avec « Rismal », morceau très grave tout comme la désolation spirituel, la dépression exprimé en ce morceau. « Rismal » hurle sa ruine par de sonorités puissantes, étouffées et agressives, pourtant « Rismal » s’introduit dans un murmure silencieux, presque étouffé. Non, ce qui est agressif dans « Rismal » c’est la hurlante solitude interprétée par les puissants riffs de guitares faisant échos et réponses aux chants mélancoliques d’Addi. Le chanteur murmure, se lamente, et les guitares hurlent, et se lamentent aussi. Cette solitude se maintient avec la quatrième étape de la journée, « Dagmal », qui réchauffe l’île d’Islande par des sonorités plus rapides, puissantes, et un chant qui ne murmure plus, mais qui s’exclame en haut de la falaise bercée par la brume. La cinquième étape de la journée, « Middegi », s’assume encore plus, Addi hurle, et les instruments aussi. Tout se marie pour hurler la peine, les craintes et la souffrance. On veut se battre contre Otta. On veut continuer à avancer, et l’agressivité sonore de ce titre Post-rock fait trembler le chemin. « Non » annonce la fin de la journée islandaise. Le titre est plus long et plus soutenue, et la mélancolie perdure, la résonnance des précédents morceaux se tient mais elle s’adoucie. Puis enfin, la nuit tombe, la journée islandaise arrive bientôt à la fin, « Midaftann » nous l’illustre fabuleusement avec son introduction apaisante, nous laissant contempler le crépuscule islandais. Le soleil se couche, la bataille contre la mélancolie s’apaise. On murmure à nouveau, car on a pris conscience de certaines choses en nous. Et pourtant, la mélancolie perdure, encore et toujours, comme s’il s’agissait du reflet de notre ombre, ou alors, notre ombre elle-même. Le piano reflète cette sinistre mélancolie, mais il dessine une mélancolie plus adoucie, moins violente. Puisqu’Addi chante avec la mélancolie, est-il devenu lui-même la mélancolie ? Possible, son chant lointain est si puissant et calme qu’il exprime une tristesse assumée, intimiste, et cette fois-ci, les violons s’assument bien plus. Ils ne se cachent plus, ils sont en première ligne afin de nous affirmer qu’Otta règne encore en maître, et a pris possession de sa proie, à moins que cela ne soit l’inverse ?
    Enfin, la nuit est tombée… « Nattmal » nous plonge dans l’aveuglement de la nuit, on se sent encore plus perdu, et pourtant, on ne panique pas, on reste calme, posé, mais quelque chose a changé en nous. Ce morceau est le plus long de l’album, et le tout dernier, son apothéose. Il assemble tout ce qui a été évoqué, travaillé, traité tout au long de la journée. Le groupe s’assume enfin sur un chemin brumeux, au milieu de l’île. Quittant sa folie d’antan, il fixe l’horizon, à la recherche d’un but lui étant propre.

    « Otta » reste ainsi l’aboutissement d’une carrière sans en être sa fin. L’album tourne définitivement une nouvelle page pour le groupe, un nouveau chemin se dresse devant lui. A présent, les paysages de son Voyage Initiatique Spirituel lui permettent de vagabonder vers les contrées silencieuses où leurs hurlements de peines s’étoufferont dans les secrets de l’atmosphère mélancolique de l’île. Solstafir a su évoluer avec Otta, et une voie remplie de mélancolies, de désespoirs, de peurs et d’incertitudes. Qui donc peut savoir où ce chemin mènera le groupe ? Personne ni même Solstafir ne peut le savoir. Le groupe avait besoin de paysages où hurler sa peine, il ne nous reste alors qu’à le suivre au bout de ce voyage sinistre.

    Aðalbjörn Tryggvason :

    « Ces albums sont grosso-modo des albums d’amour. Ça parle de perdre des amis à cause de suicides, de drogues ou d’alcool. Ça parle de perdre des gens qu’on aime. Ça parle de trahir quelqu’un et de pardonner. Ce n’est pas très cool de dire que tu écris à propos de ce que tu traverses dans la vie, mais c’est en gros ce que nous faisons. Parfois même je n’aime pas parler de ces choses. Parfois, lorsque j’essaie de l’expliquer, ça sonne bizarre. Je n’écris pas beaucoup de paroles, j’écris uniquement lorsque je dois le faire. C’est donc très dur pour moi d’écrire des paroles. Et c’est donc encore plus dur pour moi de décrire de quoi elles parlent. »

    (Extrait de l’interview d’Addi sur le site Radio Metal )


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  • … Une histoire d’enfant trop adulte, mais si rêveur :

    Il existe des rêves dont la réalisation demande des obstacles émotionnels atroces et merveilleux, il existe des contes dont écrire chaque mot de l'histoire nous arrache des larmes des yeux, il existe des voyages spirituels à réécrire et revivre par le biais de ces contes si forts émotionnellement qu’ils nous obligent à nous replonger dans notre passé le plus flou afin de soigner certains maux qui en proviennent, il existe des aventures romancées pour être contées mais romancées pour cacher l’intimité trop fragile du conteur – cette intimité qui a fait la force émotionnelle de l’aventure… Et l’histoire que je vais vous raconter est celle d’un poète et compositeur ayant réussi à écrire ce conte. Un conte rêvé, composé de ses poèmes, sa musique et ses images... « Imaginaerum » est le projet d’une vie, l’aboutissement d’une carrière musicale dorée et salie ; qui n’a pourtant pas encore fait son temps mais qui prouve qu’elle a atteint un stade où le poète a eu le temps de dire « cette fois-ci, le rêve sera réalisé, le conte sera narré ! » avant d’ouvrir le portail d’Imaginaerum.

    Enfance et Innocence :

    L’innocence et l’enfance sont les thèmes les plus récurrents chez Nightwish. Pour un groupe dont le concept des paroles se trouve dans la ligne de l’intimiste, ce n’est pas surprenant. Et malgré le passé du groupe digne d’une téléréalité à retrouver sur NRJ12 et d’une boutique de fringues capable de remplir les Galeries Lafayette de Rennes à elle toute seule, il ne faut pas négliger le fait qu'une âme de rêveur se retrouve toujours bien conservée au sein des membres du groupe, surtout en notre poète et compositeur Thuomas Holopainen. Si Thuomas est si proche de l’enfance et de l’innocence, ce n’est pas pour rien, bien que cela soit si difficile à cerner. En effet, ses histoires personnelles avec la toute première chanteuse du groupe (Tarja Turunen) le poussent à chercher l’innocence qu’il semble avoir perdu dans l’enfance. Car oui, qu’existe-t-il de plus innocent qu’un enfant ? Thuomas reste un enfant dans le corps d’un adulte afin de garder l’innocence vis-à-vis de son lourd passé partagé entre déceptions et amours perdus. Mais bon, ne nous attardons pas sur ces histoires sentimentales… Car depuis toujours, Thuomas a un rêve : écrire la musique d’un film, et ce film, c’est son histoire ; Imaginaerum.

    It’s Storytime :

    C’est l’heure d'une petite histoire, chers amis ! « Imaginaerum » est à la fois un album concept (sur Imaginaerum), un film, et un deuxième album sur la Bande Son du film : trois œuvres qui se complètent pour n’en former qu’une (et le plus drôle dans l’histoire, c’est que le film, étant le rêve absolu de Thuomas, est extrêmement difficile à acquérir alors qu'il est sorti depuis deux ans... Mais par contre, à côté de ça, vous pouvez vous procurer les t-shirts à l’effigie du futur album qui n’est pas prêt de sortir…)
    Imaginaerum raconte l’histoire de Tom, un musicien malade, âgé et sénile qui imagine un monde fabuleux dans lequel il se voit comme un enfant. Il voyage dans son monde imaginaire lorsqu’il s’endort et ses anciens rêves se mélangent au monde fantastique et musical du jeune garçon. Or, la fille du musicien, Gem, désire vivre comme avant avec son père et le guérir de ses maux. Pour cela, elle va tenter de découvrir les facettes de ce mystérieux monde imaginaire dans lequel il se retrouve plongé…
    Féerique, non ? C'est influencé à 200% par Tim Burton, et Thuomas ne s’en cache pas puisqu’il avoue que ce film (et la musique qui l’accompagne sur les deux albums) est un hommage à ce réalisateur et ses créations. Donc, pour les râleurs qui se plaindraient de n’y voir que du Burton : c’est normal ! Le groupe tout en entier –guidé par Thuomas- s’est glissé dans la peau du réalisateur pour créer l’univers du film. Certains membres du groupe jouent même les rôles de quelques personnages, et comme Thuomas s'est chargé du scénario, compte tenu ses influences cinématographiques, il n’est pas étonnant de voir qu’il ait d’abord pensé comme un compositeur et poète, et que le vrai réalisateur du film se soit seulement contenté de la mise en scène et des effets spéciaux. Donc non, Imaginaerum n’est pas un film entièrement créé par un réalisateur. Il s’agit d’un film pensé par un poète et musicien, mais tourné par un réalisateur. Un film d’auteur donc !

    Allez, sur ce, je vous laisse découvrir le fabuleux univers de ce vieux musicien bien malade. N’ayez crainte, ouvrez les portes d’Imaginaerum et laissez votre âme d’enfant s’envoler dans ce monde féerique où seuls vos rêves sont les limites de votre imagination façonnant les piliers de ce monde… It’s storytime !

     


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  • Avantasia - L'opéra Metal

    Avantasia : L’aube d’un rêve, la naissance d’un monde

    Il était une fois, en 1602 après J.-C., en une belle matinée sur les toits chaleureux et silencieux de la ville de Mayence, le commencement d'une grande et fabuleuse histoire…

    …Et cette fois-ci, ce n’est pas moi qui vous la raconterai. Oh que non, chers amis ! Car Tobias Sammet s’en est déjà chargé, et ce il y a plus de 14 ans…

    Néanmoins, la véritable histoire que je vais vous raconter commence en 1999, en pleine tournée européenne du groupe de Speed Heavy Metal allemand Edguy, pour la promotion de leur album Theater of Salvation. C’est lors des voyages dans leur bus de tournée que Tobias Sammet (chanteur, compositeur, producteur du groupe), en se souvenant des précédents albums d’Edguy enregistrés avec des invités et des excellents moments passés avec eux, eut alors la fabuleuse idée de créer son projet solo basé sur son propre monde féerique : Avantasia était né ! Très rapidement, pendant que les autres membres d’Edguy décuvaient durant les longs trajets en bus de la tournée, Tobias écrivait, comme tous bons conteurs sur ses feuilles, les prémices d’une fantastique et longue aventure sur les terres magiques d’Avantasia.

    Opera Metal : Le mariage de la Féerie, du Théâtre et du Heavy Metal

    Car oui, ce premier opus d'Avantasia est bien un album concept – plus précisément un Opera Metal – dans lequel une histoire est racontée de deux façons : D’abord, Tobias s’occupe de la narration, toujours comme un conteur, de façon à ce que l’auditeur devienne lecteur et spectateur, exactement dans la même veine que Rhapsody. Puis, Tobias écrit les paroles des chansons sans narrer (à l’inverse de Rhapsody qui accentue le suspens de leur saga par le biais de textes sombres ou joyeux selon les circonstances de l’histoire). Non, là, ce sont les personnages de l’histoire eux-mêmes qui, en exprimant leurs sentiments et discutant entre eux, permettent l’écriture des paroles. Chaque morceau constitue une scène, et une série de trois ou quatre morceaux forme à son tour un acte ; un album composant une partie de l’Opera Metal qui lui même est divisé en deux (The Metal Opera, 2000, et The Metal Opera II, 2001). Et pour accentuer la mise en scène Tobias a, comme promis, pensé à l’essentiel : Les invités ! Et oui, car Avantasia met en scène plusieurs chanteurs dont chacun joue le rôle d’un protagoniste de l’histoire en chantant les couplets respectifs des personnages qu’ils incarnent. Et parmi ces fameux invités, Tobias ne s’est pas contenté d’un simple petit monde, oh que non ! On retrouve parmi eux des chanteurs réputés dans le monde du Heavy Metal, voyez donc cela : Tobias Sammet (EDGUY – Papa d’Avantasia) dans le rôle du héros de son histoire nommé Gabriel ; Sharon Den Adel (WITHIN TEMPTATION) dans le rôle d’Anna Held ; André Matos (ANGRA) dans le rôle d’Elderane ; Kai Hansen (HELLOWEEN) dans le rôle de Regrin ; Les frères Alex et Oliver Holzwarth (BLIND GARDIAN – RHAPSODY)… Bref, je m’arrête là, car ça va encore très loin, croyez-moi ! Et je ne vous parle pas de la deuxième partie dans laquelle on y trouve de nouvelles têtes !

    Mayence, 1602 après J-C…

    Bon, une fois n’est pas coutume, je vais être sympa avec vous et reprendre mon rôle de conteur d’histoires, afin vous donner un aperçu du synopsis de l’histoire racontée par Tobias :

    Mayence, 1602 après J-C…

    Il était une fois, un jeune apprenti chez les moines de Mayence nommé Gabriel Laymann qui revenait du Monastère dans lequel il venait de libérer du Démon qui était en elle, une âme perdue (enfin, « libérer », je veux dire : « Libérer par le feu »). Un beau matin, son mentor, Jakob, l’envoie dans la tour des sorcières pour faire connaissance avec une autre victime des perfidies du Diable afin de la délivrer elle aussi, mais là, c’est le choc : Sa nouvelle « cliente » se trouve être sa propre sœur, Anna, qu’il avait perdu de vue depuis une dizaine d’années…

    A partir de là, je ne vous le cache pas, c’est la catastrophe pour notre pauvre apprenti…

    Ne pouvant accepter le fait que sa propre sœur soit possédée par le démon, il mène sa propre enquête et demande à Jakob de l’aider à sauver Anna. Mais sa poisse ne s’arrête pas là, car au moment où Gabriel entre dans la bibliothèque pour demander de l’aide à Jakob, celui-ci, surpris, jette un mystérieux livre derrière son siège. Après un rapide échange entre les deux hommes, Jakob quitte la bibliothèque et Gabriel trouve le livre que son mentor venait d’essayer de cacher, et là, c’est le choc (encore !) : Un livre païen !

    Mais la déveine de notre jeune héros ne s’arrête toujours pas là (Parfois, je m’identifie en lui, ne me demandez pas pourquoi…) car Gabriel est repéré avec le livre païen dans les mains : Damnation !!

    Inutile de vous expliquer la gravité de la situation, car à cette sombre époque, qu’un moine soit en possession d’un livre païen… et bien on imagine aisément que notre pauvre héros risque d’avoir chaud aux fesses (Et c’est peu de le dire…). Du coup, sans surprise, accusé d’hérésie, Gabriel est envoyé en prison. Dans sa cellule, il fait la connaissance du dernier druide païen, Lugaïd, qui lui avoue être un des sept anges du monde fabuleux d’Avantasia. Celui-ci l’aide à s’évader pour sauver Anna, mais en échange, il doit sauver Avantasia d’une lourde menace : Le Pape lui-même tente d’entrer dans ce monde féerique afin d’y trouver une certaine Vérité Absolue. Le hic ? Eh bien, si le Pape parvient à acquérir cette Vérité Absolue, il détruit Avantasia, comprenez donc la situation est quelque peu délicate, non ? Aidé par le druide, Gabriel se retrouve propulsé dans ce monde fantastique afin d’y vivre mille et une péripéties que l’on découvre à travers les deux albums de l’Opera Metal.

    C’est ainsi que commence l’histoire. Mais cette fois-ci, étant donné que Tobias est mieux placé pour raconter ses propres histoires, je vous laisse plonger vous-même dans son monde, moi, je me charge d’Alphasia, c’est déjà assez de boulot comme ça pour que je me mette en plus deux mondes sur les épaules… Quoique, avec ces théories de mondes parallèles…

    Oh non…

    Avantasia - L'opéra Metal


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